Le personnage Pietro Canonica

Pietro Canonica est né à Moncalieri en 1869. Il fréquente l’Académie Albertine de Turin, dans une Italie qui vient d’accomplir son unité et se retrouve engagée dans la tâche difficile de construire l’identité des Italiens. Dans ce milieu, tissu d’engagement moral et civil, se forme le sens esthétique de Pietro Canonica, gardien attentif et enthousiaste de la tradition artistique italienne.
Il participe aux plus importantes expositions nationales et internationales : Paris, Venise, Londres, Berlin, Rome, Bruxelles, Saint-Pétersbourg. Académicien de Saint Luc et de nombreuses académies italiennes et étrangères, en 1929 il est nommé Académicien d’Italie et en 1950 Sénateur à vie.

Pietro Canonica in un ritratto giovanile (1894)
Pietro Canonica in un ritratto giovanile (1894)

Il s’impose dans les milieux de l’haute aristocratie et il est appelé auprès de toutes les cours d’Europe, qui étaient presque en concurrence pour lui commissionner des œuvres commémoratives, mais surtout des bustes, des portraits palpitants et incisifs, exécutés avec une habileté technique rare et une grande maîtrise du modelé.
De Buckingham Palace à la Cour des Tsars, ils sont nombreux les visages aristocratiques qui voient leur intériorité la plus secrète exprimée dans le marbre.
La première guerre mondiale efface ce monde-là, qui constituait pour l’artiste un point de repère ainsi que son principal donateur, et il se dédie surtout aux grandes compositions monumentales et commémoratives. Dans beaucoup de places italiennes la mémoire des soldats tombés pendant la grande guerre est célébrée avec une œuvre de Pietro Canonica.
En 1922 l’artiste s’installe à Rome et il obtient de la part de la Mairie l’usage de la « Fortezzuola », dans le splendide cadre de Piazza di Siena, où l’artiste vit et travaille jusqu’à sa mort, en 1959.